jeudi 29 septembre 2011

La crise

Au cœur de la nuit encore fraîche
Elle m’a dit
« Je voudrai voir quel goût ont tes lèvres ».
Elle était belle.

J’ai déposé ma bouche
Sur la sienne.

C’était gratuit.

J’ignorais qu’un jour,
On fini toujours
par payer.

L'ange noir

La jeune fille en noir
est revenue hanter
Les méandres de la gare –
Elle a déployé ses ailes
De lotus bleu
Devant mon regard évanoui.

Elle est la pluie
sous le drap des nuages,
Elle est le rêve
qui se tisse au réveil,
Elle est l’éclat
de mes matins trop sombres -
Elle est le mystère de mon existence.

Elle glisse sur les gens
Qui s’entassent
Dans le tunnel de sorti,
Elle n’a que faire du quotidien
Qui nous assomme
Du jour au matin.

Elle porte un short beige,
Sur des collants sombres –
Ses lunettes ne font qu’aggraver
La beauté troublante de son visage.

Mon coeur s'est épris d'elle
et ça
il ne me l'expliquera jamais.

A coeur perdu

Aussi fou que je puisse être
Aussi tordu soit ce monde
Aussi cruelle soit l’amour
Aussi profond soit ton cœur,

Aussi douce soit la vision
de tes jambes qui brillent
au soleil -

Je
me
suis
Perdu.

L'oiseau

Sous l'ombre des arbres
qui apaisent nos doutes,
je m’interdis de sonder ton coeur
et son obscurité qui vibre
dans l'inconnu.

Je résiste à l'assaut
des mots trop faciles,
et aux hordes des clichés romantiques
qui pourrissent au loin.

Je fuis ce gouffre qui aime encore,
J'ai déjà les pieds trop près du bord.
Je ne fais que déguster
les vapeurs langoureuses
qui s'échappent de nos baisers.

Je ne suis rien d'autre
qu'une ombre
sur un mur,
un nid
qui réchauffe un oiseau.

Et quand le nid ne sert plus,
l'oiseau s'envole
et va voler ailleurs.

vendredi 23 septembre 2011

Je sème sur ton corps mes espoirs fendus à la hache

J’ai semé tes mots
Le long de mon chemin,
Sous la chape du soleil brûlant,
Le quai se fait vagabond.

La tête posée sur ton ventre endormi
Je consume mes rêves,
Chacun de mes souffles implore le pardon
Tandis que tu as les yeux plein d’étoile.

Mes mains tentent de chasser les ténèbres
Sur ta belle toison humide
Et blonde,
Mais la nuit s’épaissit
Et le vertige ne me quitte pas.

Dans le matin sans goût,
Les courbes du pont
Et l’eau aux reflets de cuivre
Tentent de me séduire de leurs obscures raisons,
Mais je préfère m’accrocher à tes faux espoirs
Et à ton corps qui m’a déjà oublié.

L’amour, comme la lune
Peut disparaître en l’espace
d’une seule nuit.

J'ai rêvé un jour que l'amour existait

Je me suis brûlé les yeux
A force de regarder sous ton chemisier
A pas de loup sur ta peau,
Je t’ais tissé un hamac en plume.

Je pourrai rêver jusqu’à la fin du jour
Avec toi sous ma main,
Briser les chaînes de la fatalité,
Me transformer en nuage.

Chacun de tes mots
De sucre,
Sont un peu de douceur et de tendresse
En plus -
La forêt est à nous ma belle,
Soyons naïfs
Et aimons-nous un peu.

Une âme pure,
Sans eau noir.
Vierge.
Ton sourire qui se retourne
Sur mon visage,
Et le bonheur
Qui n’est pas loin.

Je renverse du rêve sur ta poitrine,
Il dégouline, s’imprègne de ton souffle,
Filtre avec l’orage qui arrive
Et explose dans la nuit.

Je laisse mes empreintes dans le sable,
Immortalisé par le flash de la photo,
Je pars vers les dunes
Comme si j’avais déjà compris
Que tu offrais tes lèvres à un autre
Et que bientôt la solitude
Allait avoir raison de mes soirs.
Je pars vers la lune
Au son des cordes d’une vieille guitare,
Comme si le bonheur
Ne s’offrait qu’à celui
Qui a renoncé à la compagnie d'une femme.

Je marche,
Et dans mon regard
le pourpre dans l’horizon
N’a jamais été aussi sombre.

mardi 20 septembre 2011

Midi déjà

Midi déjà,
L’aiguille est flasque –
Mon chagrin arrogant
Se traîne dans un jour
Qui n’en ai plus vraiment un.

Midi déjà,
Pas de larme,
Pas d’amour –
Peut être un peu de lassitude.

Midi déjà
et la solitude,
Que des gens viennent toquer à ma porte
Pour me montrer que le monde
Existe encore !

Si j’étais à toi,
Peut être serait ce différent,
Ou peut être pas.

La pointe du sapin bouge à peine,
Les nuages sont immobiles –

Même ce poème s’ennuie.

Les clowns sont souvent les premiers à chialer

La rue endormie
N’arrive pas à noyer
Mon chagrin sans larme.
Si je pouvais crier,
Je ne saurais comment faire –
J’ai appris à me taire dans ce monde
Pour ne pas réveiller
Ceux qui s’ennuient.

Il me suffit de sourire
Pour que l’on ne remarque pas
Mes jambes qui tremblent –
Il me suffit de hocher la tête
Pour que personne
Ne voit la nausée
Qui m’envahit le cœur.

Mon corps s’enferme dans un étau
Quand j’entends ton nom –
Il raisonne avec mes rêves sans avenir,
Avec mes baisers sans suite,
Et je ne pourrai retrouver le sommeil
Avant de t’avoir aimé.

J’irai brûler mes sentiments,
En faire un brasier joyeux
Sous vos yeux
Vidés de flammes.

Pour avoir trahi
J’irai me laisse seul
Sur la place des amants
Entre vos cris
Et vos larmes.
J’irai m’écorcher vif
Le long des fleurs de la discorde
Sous les hués
Des gens sans amour.

Il tombe des touches de piano,
Je suis léger.
La nuit est bien là,
J’attends juste
La vie
Et sa farandole
De belles promesses.

J’ai encore esquivé tes lèvres
Ce matin,
Il n’y a que cela que je puisse faire
Pour sauver mon âme.

Diamant noir

La nuit dernière,
Le désir me brulait plus
Que n’importe quel feu –
Plus brillant que la lune,
Rien ne pouvait l’éteindre.

L’avenir ma paraissait si loin
Sous tes mots prometteurs
Et ton far à paupière.
Désormais,
Le soleil n’existe plus
A l’horizon de tes reins de braise.

Là où le romantisme tendre
Avait fait de nos lèvres
De doux mensonges,
Mon cœur s’est arrêté l’espace d’un instant
Avant de trouver comme prévu
Le diamant noir au fond de ton ventre.

Le destin à toujours
Le dernier mot.

La bouffée d’oxygène
A fini par m’étouffer -
Toi qui voulais me dévorer
telle la menthe religieuse après avoir fait l’amour,
Tu aurais du tenir ta promesse
Au lieu de tourner autour de mon cadavre agonisant.

J’aurai quand même du goûter
Tes lèvres une dernière fois.
La défaite
A parfois bon goût.

Thé

Nichés dans les murmures
Et les caresses,
Les ténèbres n’arrivent pas jusqu’à nous.
Nous avons bâti une forteresse
Pour échapper au dimanche
Et à son ciel opaque.

Tout à tour,
Nos corps
Viennent te soutenir -
Le réconfort est notre seul arme,
Tour à tour,
Tes souffles
Viennent caresser nos cœurs –
L’avenir devient un inconnu.

Et nous vivons la jeunesse
tant que nous pouvons,
entre jeux vidéos
promesses d'amour
et argent lointain.

Nous buvons du thé,
Nous mangeons,
Nous écoutons de la musique,
Parlons de sexe -
Rigolons.

Nous attendrons un peu
Avant de refermer la porte.

vendredi 16 septembre 2011

Hier n'était rien

Sur les draps pourpres de notre lit navire,
C’est nos cœurs qui s’ouvrent -
La pulpe encore saillante
Vient se déverser sur l’âme de chacun
Et le silence se fait d’or.

Tu souffles du feu
Et tes yeux qui brûlent
Me regarde
Dans la nuit verte.
Tu portes des ailes
Un peu plus belles
Que celles des oiseaux -
Voilà mon plus joli rêve.

Dans cet horizon plein de grisaille
Toi tu arrives à rire avec le soleil,
Tu te berces de l’avenir aveuglant
Et seuls d’autres baisers que les miens
Viendront alléger ton cœur.

De ton odeur âcre et douce,
Je garde un peu de force
Pour la vie qui nous avale –
Car ce n’est pas moi qui bouffe le désir,
Mais le désir qui me bouffe,
Et à la fin
Il n y a que l’ennuie,
Des miettes,
Des questions
Et de l’amour
Que je ne sais plus où mettre.

Il restera de ta beauté peuplée de regret
Cette peau –
dans laquelle j’ai déposé mes soupirs -
Ce sourire
qui m’a réchauffé
Et ses bras
qui m’ont enlacés.

Mais tout va trop vite,
Tout s’écroule dans la poussière
Et les larmes –

Pour aujourd’hui
Comme pour demain,
Hier n’était rien.

dimanche 11 septembre 2011

Pertes et fracas

Sous la hué lointaine
des sirènes de polices
Et la nappe des tramways qui passe,
Je vide mon cœur de son sang.

Le bruit du train transperce ma nuit,
Je marche tant bien que mal
Le long du trottoir.

Je pourrai faire trembler le ciel
Avec le rêve de tes baisers,
Ces rêves toutes les nuits
Qui viennent s’ajouter à l’arbre qui brille.

Les sanglots de la rosée
sont venus teindre les fenêtres,
J’ai espéré,
accoudé au bar,
Mais l’horizon n’était qu’ennuie et alcool.
J’ai abandonné mon courage au dimanche
Et je laisse traîner les nuages
le long de mon regard.
Il n’y a plus que les trompettes de Chet Baker
Et le plafond qui me regarde.

Plus qu'une seule lumière

Quand j’appuie sur le petit interrupteur
De la lampe de chevet,
J’ai pour compagne l’absence -
Un vide aussi grand que l’univers.

L’autre côté du lit
Est un trou noir -
Un gouffre qui brûle,
Sous le brasier d’un soleil qui pleur.
Il y fait pourtant aussi froid
Que dans une eau solitaire
Au milieu de l’océan.

Je reste bien accroché à la barque
De l’espoir
Et aux souvenirs de la lune.

Quand est t-il de toi ma belle ?

Tu viens surement blottir tes petits seins tendres
Sur cette montagne qui dort
Et qui ruisselle d’amour.
Ton sourire s’égraine dans le sable
Que le marchand sème
dans le noir empli de lumière.

Ne t’en fais pas,
Je n’ai pas encore scié ton côté du lit –
Mais à chaque fois
que ta lueur se dessine,
Les souvenirs s’ancrent à mon oreiller.

jeudi 8 septembre 2011

Il y a (la beauté)

Il y a la neige pourpre
Et les cerisiers du Japon.

Il y a l’aurore lointaine
Et le levé du soleil.

Il y a les trois quart de la lune
Et la voute céleste emplie d'étoile

Il y a les belles musiques
Et un acteur qui pleure.

Il y a ton gilet d’hiver
Et tes lèvres qui dépassent de l’écharpe.

Il y a ces soirées que je passe à écrire
Et à tenter de figer la beauté.

Mais la beauté m’échappe,
Le soleil de couche,
La lune est immobile,
Les musiques se taisent,
L’acteur se met à rire,
Et toi tu n’existes pas.

La beauté n’existe que le temps des larmes,
Et elles sèchent toujours trop vite.