vendredi 4 mai 2012

J'ai vu nombre de nuit où j'ai cru être fou pour de bon


Assis là sur le canapé,
Séparés par la lueur de la lumière
Elle me regarde.
Derrière elle, la bais vitrée,
La nuit vagabonde
A travers les lampadaires.
Les sourires et les banalités
font face au silence
Mais avec le vin blanc
On a vite fais de parler,
De parler des choses vraies
Et importantes,
Des choses du cœur,
Des choses de l’âme
Celles qui nous font vivre,
Celles qui nous animent.
Ces choses qui donnent
Des ombres à nos pas
Et à nos souffles,
Qui laissent des traces sur les murs
Et sur les routes.
Ces choses qui sont enfouies
Sous un tas d’autres trucs inutiles
Mais qui brillent là tout au fond.
On a vite fais de se confier,
De tout mettre sur la table,
Les doutes, la solitude, l’avenir,
Le manque d’amour.

Mes mots traversent les lueurs
Et viennent caresser son visage.
Je n’ai jamais eu le cœur autant décomposé
Je ne sais plus,
Je ne sais plus où aller,
Je ne sais plus quoi dire
Je ne sais plus aimer,
Je ne sais plus m’attacher
Ou bien quoi penser –
Aucune fille ne semble être à la hauteur
Et pourtant elles ont toutes la beauté des anges.
Tous les désirs se mélangent dans la houle
De mon esprit,
Il ne reste plus que l’écume sur les galets.
Le cynisme a remplacé l’espoir,
La mélancolie a remplacé la tristesse,
Le sexe a remplacé l’amour -
L'enfoiré a remplacé le mec sympa.
Pourtant,
Il y a ces soirs où la folie me guette de trop près
Et alors j’ai envie de crier « à l’aide »
J’ai envie d’un tendre baiser
Sur mes yeux égarés,
J’ai envie de pleurer toutes les larmes
De mon corps
Dans les bras de la première venue.

Assis là sur le canapé,
Séparés par nos battements de cœurs,
Elle déborde d’amour,
Elle veut donner et recevoir,
Elle veut brûler, se consumer,
Laisser la cire sécher sur le parquet
De nos illusions.
Mais elle a beau crier, hurler,
Je ne me retourne pas,
Je ne remonte pas à la surface,
Noyé dans l’obscurité –
Invisible.
A quoi bon un baiser
Si mes lèvres restent muettes ?
J’ai donné trop de poids à mon regard,
J’ai trahie l’espoir de toutes mes caresses -
J’ai voulu se faire toucher les fils
Pour voir à nouveau des étincelles
Mais j’ai juste mangé une décharge
Le long de mes veines assoiffées.
Elle a cru à mes mensonges,
Elle n’a pas vu le monstre derrière l’ange,
Elle n’a pas vu l’assassin derrière le gentleman,
Elle n’a pas vu la folie derrière la tendresse –
Je l’ai conduite au septième ciel
Avant de lui tourner le dos
De balancer mon âme
Mon cœur et mon regard
- Ces choses qui ne me servent plus -
Et de redescendre sur terre
Plus damné que le diable lui-même.

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