mercredi 2 mai 2012

Merci d'avoir exister


Où es tu Charles ?
Où es tu Henry ?
Où es tu Jack ?
Où es tu Allen ?
Où es tu Ernest ?
Où es tu William ?

Où êtes vous donc
Poètes beatnik ?
Vous qui avez fait hurler vos doigt
Sur vos vieilles machines Remington,
Vous qui avez usé le bitume
Avec vos Buick Skylark,
Vous qui avez vécu à la vitesse de l’étincelle
Sur la mèche,
Où êtes vous donc ?
Etes-vous dans une des chambres de cet hôpital
Devant lequel je passe tous les matins ?
Etes-vous dans les plaques à égout
Qui claquent sous mes pieds ?
Etes-vous dans les moteurs des voitures
Qui vrombissent à travers les rues ?
Etes-vous dans les poches des costumes
Des hommes d’affaire puant l'after-shave ?
Etes-vous dans le soleil écœurant
Du matin printanier ?
Etes-vous dans les rides du vieillard
Qui passe devant l’arrêt de bus ?
Etes-vous dans le regard de cette étudiante
Qui me prend pour un fou en train de psalmodier ce poème sur le trottoir ?
Etes-vous dans le tas de fringue pourri
Qui git dans le jardin de l’immeuble ?
Etes-vous dans les devantures de restaurant ?
Etes-vous dans les bourgeons du cerisier,
Dans les boucles d’oreille de la voisine,
Dans le sac à main de luxe de cette vieille dame,
Dans le rouge à lèvre de la passante ?

Une chose est sur,
Quand la plus belle femme de mon univers
Porte une mini-jupe bordeaux,
Des collants noirs,
Des bottines
Et du vernis rouge sur ses doigts en allumette
(vraiment exquis ce vernis rouge)
Vous êtes bien là,
A gémir avec moi
Des regards qu’elle ne me lance pas
Et de sa beauté singulière
Qui ne fera jamais que m’effleurer -
Comme des rayons de soleil
En plein hiver.

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