dimanche 4 novembre 2012

En espérant que mes bras seront toujours aussi brûlant

Le matin arrive à petits pas,
voilà quelques heures que tu as quitté l'appartement
dans l'hésitation du crépuscule
sans un bruit,
sans un mot
ou presque
juste le temps de me dire
"je t'aime"
et de venir froisser les draps
une dernière fois,
de profiter de mes bras
qui semble te brûler
te brûler de douceur,
de déraison.

Je rêve un moment,
le long de ton odeur
et je me décide à me lever
après avoir feuilleter ton gros livre
sur le cinéma.

Il y a toi
partout,
sur ton canapé,
sur ta brosse à dent,
sur ta serviette,
sur ton peignoir,
tes parfums.
La pluie caresse le velux,
ce bruit commence à me paraître familier.
Je prend un petit déjeuner
et je suis presque perdu sans toi
dans ce lieu qui t'appartient -
Voilà longtemps que je n'avais pas eu ce cafard là.

Alors je m'en vais,
il n'y a pas de sens à rester quand tu n'es plus là,
je traverse la ville ma guitare sur le dos
et tout à une nouvelle vie,
le cinéma,
le boulevard,
la gare
les arrêts de tramway,
tout à une nouvelle saveur,
une nouvelle teinte,
même le temps ne passe plus comme avant,
je suis déboussolé -
je suis éblouie.

J'arrive chez moi
et j'ai du mal à respirer -
Quand tu n'es pas là,
j'ai peur vois tu.

Au bout de l'arc en ciel, notre cri.

As-tu déjà marché tout au bout d'un arc en ciel
là où les couleurs s'estompent,
là où elle se font plus ternes,
indécises,
imprécises ?
Non ?
Que penses tu d'y aller avec moi,
de marcher longtemps,
de marcher un moment
et de mélanger ensemble
le soleil et la pluie
pour faire naître des couleurs,
nos couleurs ?
Nous sauterons au dessus des flaques d'eau,
nous éviterons la boue,
les hautes herbes,
nous nous aventurerons parfois dans les arbres
comme deux gosses,
plein de rire et de complicité.
Ne t'inquiète pas
si je traîne des pieds
où si je prend les devants,
tu n'aura qu'à m'appeler avec tout ton amour
et je me retournerai vers toi.
Ne t'inquiète pas
si je me blottis contre toi
en suffoquant,
seul la douceur peut apaiser
mes démons -
et si je pleurniche trop longtemps
jette moi le bord du chemin
j'irai me confier aux chouettes -
il y a certaines choses
que personne ne saura jamais.
Ne t'inquiètes pas
si mon visage s'assombri
certains jours,
j'ai l'âme sensible et
le gêne de la mélancolie
y a rien à y faire
à cette pute.
Reste à mes côté
le long des fossés,
je tâcherai d'y rester avec toi.
Allons crier en haut des plaines,
nous serons deux
mais nous aurons
un seul et même cri.