jeudi 28 février 2013

J'ignore tout de demain, mais je connais la fin, c'est la même pour tout le monde, tôt ou tard

Tu grandiras et
je ne serais plus
que lointain
solitaire
égaré
entre
et entre
rien du tout,
à vivre
il n'y a que ça à faire,
c'est tout ce qu'on nous demande
tu grandiras
tu as déjà perdu un peu
de l'enfant que tu étais
je te fais confiance
tu es belle
et gentille
ne laisse personne
te dire le contraire
chaque homme qui trahira cela
ne méritera ni tes mains
tes cheveux
tes doigts
tes yeux
tes bras
ton plaisir
que tu ne lui donnera pas
si il ne le mérite pas
tu n'es pas de ces filles

tu n'es pas une fille
tu es une femme
tu grandiras
ensemble
dans la brume
il y aura encore un peu de nous
de ce que j'en ai nourri
il y en aura encore un peu
de ce que j'en ai pourri
bien malgré moi.
Sous la mousse
sous les mensonges
- vieilleries
de l'âme qui trahissent les sourires -
j'ai vu tes pleurs
ton coeur gisant sur le sol
animé par les spasmes de la déception
de la peur
et de l'amour qui s'en va,
jamais je n'ai pleurer ainsi
pour un amour qui s'en va,
jamais je n'ai pleurer pour quelqu'un d'autre
je n'ai pleurer que pour ma gueule vois tu
c'est dommageable pour le salut de l'âme
je n'ai pleurer que pour me maudire
de tout laisser filer
de tout laisser aller
pour maudire ce qui ne brille plus
l'or l'argent le diamant
sous les draps
pour maudire la mystère de l'existence
que je tente d’exorciser à travers des poèmes,
sentences clamées par mon esprit
Tu es aujourd'hui celle pour qui j'écris
pour qui l'émotion déborde
tu es aujourd'hui, je ne peux le nier,
celle qui habite
les percussions de mon coeur
tu es chaque onde de vibration
tu danse,
tu te multiplie
c'est toi dans les couleurs
je ne vis qu'à travers cela,
qu'à travers les émotions
tu as un un prénom un visage
mais tu es un image
quelque chose d’évanescent
qui donne corps à mes émotions
tu grandira
et tu verra
que l'éternité
c'est long
quand, même après la mort,
on continue d'y croire
et d'aimer.

Un couloir nuit

Un couloir
nuit
c'est long
et large
peu illuminé
par les réverbères
qui tracent des lueurs tamisées
sur les bords du couloir,
des flaques de lumières
jaunes pâles
Un couloir
nuit
c'est vide
et calme
peu animé
par les absents
et les fantômes
qui avancent d'un pas lent
sur les bords du trottoir,
des ombres blanches
et spectrales
virvoltantes
Un couloir
nuit
parcouru par mon double
golem de tensions accumulées
de doutes
et d'angoisse
hurlant silencieux
dans les bars
de la paroisse
Un couloir
nuit
infinie
sans horizon certain
c'est long
et large -
Un couloir
nuit
obstiné à trouver la lueur,
l'étincelle qui tremble
sous la folie
et la déchéance
sous les cris
de la bienséance
Un couloir nuit
c'est obsédant
ne pas m'y laisser seul
au risque de me perdre.

Un petit mot

Il y a encore ta brosse à dent,
tes lingettes démaquillantes,
et ton shampoing -
il ne manque plus que toi.

mercredi 27 février 2013

Le romantisme est un tue l'amour

Elle me dit :
"tu es de nature joyeuse,
pourquoi écris tu des choses aussi tristes ?
tu as de la lumière en toi -
pourquoi est ce que tes mots
sont si
désespérés
et si sombres ?
Pourquoi ?"
Ce qu'elle ne comprend pas
c'est que quand j'ai un concerto
en mi mineur dans les oreilles
et que je regarde la grisaille par mon velux,
ce sont les choses les plus dégueulasses,
qui me viennent à l'esprit.
Quand la nuit est bien installée,
quand elle s'est immiscée dans chaque fente
de de mon corps,
dans chaque recoin,
dans chaque blessure,
dans chaque faiblesse,
alors la seules couleurs que je peux éventrer
sont le noir
le bleu marine
ou bien le pourpre
des ciels d'été.
"Tu me fais penser aux enfant du paradis.
tu es un romantique,
l'essence du romantique,
un romantique allemand"
Ce qu'elle ne comprend pas,
c'est que je peux être jovial,
souriant
puis dans la minute d'après,
gerber mon bonheur
en contemplant l'horizon
en me disant que rien n'est vrai,
que rien ne tient jamais,
que tout s'effondre un jour où l'autre,
que de jeune couple
on finit par être vieux couple
si on ne divorce pas avant.
Ce qu'elle ne comprend pas
c'est que je peux danser au bal
en songeant au prochain poème que je vais écrire
sur la beauté vertigineuse du moment
que je suis en train de vivre
et finir par tout envelopper d'un rideau noir.
Ce qu'elle ne comprend pas
c'est que je peux passer des heures à errer dans les rues
en sortant les gens par les yeux
à me demander ce que je suis en train de faire,
un prendre un tram puis un autre,
sans savoir où aller,
qui aller voir,
et finir seul chez moi
devant du porno.
Ce qu'elle ne comprend pas
c'est que je peux pleurer devant le soleil couchant
au volant de ma voiture
qui file le long d'un asphalte crépusculaire
je peux m'éprendre des filles dans le bus
en abandonnant tout espoir
de vivre un jour l'amour parfait.